1945 / 1946 : L'après guerre
ALLONS
ENFANTS DE TOULOUSE
LE JOUR DE GLOIRE ARRIVERA !
La guerre est finie; il faut désormais panser ses plaies... La vie continue et le football professionnel va repartir.
La ligue professionnelle vient de naître, ses réglements sont impératifs: elle accueille des professionnels, que des professionnels. Toulouse en est la première victime et est évincée de la division nationale. Redescendre quand on a eu tant de mal à grimper, penser à tout ce que l'on a enduré, et devoir repartir à zéro, il y a de quoi être dégoûté. C'est la débandade dans les rangs des dirigeants, tout le monde démissionne, tout le monde sauf trois fous, trois dingues, trois (les seuls) qui veulent encore y croire; Masal, Carrière et Bardou décident de relever ce fantastique défi: il faut repartir. Ce dernier bastion forme à lui seul le comité directeur minimum prévu par la loi du 1er juillet 1901 (président, trésorier et secrétaire); Cammarata prend son bâton de pélerin à la recherche de nouveaux talents, ou tout au moins de nouveaux joueurs. Parmi eux, celui qui deviendra le plus grand goal de l'histoire d'aprés-guerre, le goal volant: René Vignal.
Bardou a besoin, et il le sait, de connaître beaucoup mieux les fonctions de président. A Montpellier, les présidents Gambardella et Boyrou l'accueillent, et le conseilleront utilement. Tout le monde, dans cette métropole de Midi-Pyrénées a enfin compris qu'aprés la démobilisation militaire la mobilisation civilo-sportive s'impose. La ligue du Midi se remue comme un diable. Les médias locaux accordent une large hospitalité dans leurs colonnes à ce T.F.C. qui veut et doit redorer son blason. Ce T.F.C. est donc rafistolé tant bien que mal et s'aligne dans le championnat de la zone Sud. 88 buts... oui, vous avez bien lu... 88 buts seront marqués par les Rouge et blanc, et aucune équipe, même en première division n'en marquera autant. La ligne d'attaque qui sera à l'origine de cette rafale: Cammarata, Keller et Hoffman. Toulouse terminera une fois de plus deuxième derrière Montpellier (vive le goal average), mais montera en première division avec ce dernier; complément du quatuor: Nancy et le Stade français.
C'est une grande équipe super motivée qui passera ainsi chez les ténors. C'est une récompense bien méritée pour le dévoué Bardou qui aura su relancer une machine grippée, être le rassembleur de tous les démissionnaires. Il pourra ainsi se retirer, satisfait d'avoir accompli un devoir: son devoir.